- marginaliser
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• v. 1970; de marginal♦ Rendre (qqn, un groupe) marginal. « ceux que la société n'intègre pas ou marginalise : travailleurs étrangers, handicapés, ruraux transplantés, vieux, inadaptés » (B. Schwartz). — Pronom. Se marginaliser par son style de vie.marginaliserv. tr. Rendre marginal. La ségrégation raciale ou sociale marginalise certaines communautés.|| v. Pron. Devenir marginal.⇒MARGINALISER, verbe trans.Rendre marginal (par rapport à un groupe, une société ou un système). Anton. intégrer. Verrons-nous encore ceux que la société n'intègre pas ou marginalise: travailleurs étrangers, handicapés, ruraux transplantés, vieux, inadaptés (B. SCHWARTZ, L'Éducation demain, Paris, Aubier-Montaigne, 1973, p. 40). L'Université élimine ou marginalise ceux dont les recherches ne correspondent pas aux impératifs de la gestion et aux théories dominantes (Le Nouvel Observateur, 4 juin 1973, p. 28, col. 1). Dans presque tous les pays touchés ce processus s'est traduit par le développement d'un ou plusieurs secteurs de monoproduction agricole ou minière, d'exportation, qui ont étouffé ou marginalisé toutes les autres activités (Réalités, sept. 1973, p.30, col. 1).♦Part. passé à valeur adj. Anton. intégré. Dans les ghettos noirs, le taux de chômage peut monter à 25 %, à 40 %. Ça change votre optique: les gens qui ont un job stable (celui des Noirs est toujours précaire), sont des piliers du système. L'avenir appartient à la masse marginalisée que le système voue à l'oisiveté permanente (Le Nouvel Observateur, 21 déc. 1970, p. 46, col. 3). Le PS, pour gagner les prochaines législatives, devra rassurer, et donc, autant qu'il est possible, se démarquer du PC. Tous ceux qui, comme Jean-Pierre Chevènement et ses amis, s'y refuseraient, seraient inéluctablement «marginalisés» (Le Point, 11 août 1975, p. 22, col. 3).♦Emploi pronom. réfl. Comme lieu de regroupement des révolutionnaires, il sera toujours suspect et se verra toujours préférer les groupuscules spécialisés. À rester tel qu'il est, il risque de se marginaliser (Le Nouvel Observateur, 7 mai 1974, p. 49, col. 1).— ÉCON. Considérer quelque chose comme ayant une valeur marginale selon la théorie marginaliste. Il est paradoxal — et fort explicable — que, marginalisant le temps, on ait négligé de marginaliser la contrainte. Elle n'est cependant ni plus, ni moins aisée à soumettre à l'analyse marginale que n'importe quel autre bien (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p.476).Rem. Emploi subst. du part. passé: personne rendue ou devenue marginale. Nous sommes pessimistes sur notre postérité; ces «hippies», ces «drogués», ces «contestataires», ces «marginalisés», ces «scouts du nihilisme», ces «fils de personne» (A. DE PERETTI, Risques et chances de la vie collective, Paris, Épi, 1972, p. 11).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1964 (PERROUX, loc. cit.). Dér. de marginal; suff. -iser.
DÉR. Marginalisation, subst. fém. Action de rendre marginal (par rapport à un groupe, une société ou un système). Du XIe au XIIIe siècle l'Europe occidentale connaît un ensemble de mutations économiques, démographiques, sociales, intellectuelles de première importance. Les réajustements plus ou moins violents de la structure sociale provoquent des phénomènes de marginalisation nouveaux (J.-C. SCHMITT, L'Hist. des marginaux ds Nouv. Hist. 1978, p. 350). — []. — 1re attest. 1970 (La Croix, 5 juill. ds GILB. Mots contemp.); de marginaliser, suff. -(a)tion.
marginaliser [maʀʒinalize] v. tr.ÉTYM. V. 1970; de marginal.❖♦ Rendre (qqn, un groupe) marginal. || Marginaliser des opposants, les isoler en les considérant comme marginaux, de manière à les priver d'influence (dans un parti politique, un groupe). || « La société marginalise les familles nombreuses dont le père est smicard, chômeur ou immigré » (le Monde, 20 juin 1978).♦ Pron. || Se marginaliser : devenir marginal.♦ Au p. p. || « Le quartier devient (…) une zone morte dans laquelle s'installent des petites populations extrêmement marginalisées. » (Sciences et Avenir, no 25, p. 17).
Encyclopédie Universelle. 2012.